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Mardi 15 novembre 2022

 
Auditorium Conservatoire Ardenne Métropole
CHARLEVILLE-MÉZIÈRES

"RACINES"

Sylvain Kassap / Anil Eraslan / Nils Kassap
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photo André Henrot


Sylvain Kassap : clarinette, clarinette basse
Anil Eraslan : violoncelle
Nils Kassap : clarinette, clarinette basse

Ce devait être un concert en quartet. Un méchant problème à une main interdisant à Claude Tchamitchian de jouer de la contrebasse, c'est en trio que s'est joué le projet "Racines", réunissant des musiciens évoquant leurs origines lointaines : Turquie, Arménie, Moldavie… Claude Tchamitchian était irremplaçable, ses partenaires ont choisi de re-visiter le répertoire en version trio. Disons le franchement : si l'on n'avait pas attendu le quartet, on n'aurait pas ressenti un manque, les arrangements retravaillés pour la circonstance sonnant magnifiquement, et la complicité entre Kassap père et fils et Anil Eraslan étant évidente.

C'est donc à un voyage vers les pays de l'Est que nous avons été conviés, pas toujours facile, le groupe empruntant parfois des chemins de traverse un peu ardus, pour mieux déboucher sur des paysages somptueux. Le mariage des sonorités des différentes clarinettes et du violoncelle fait alors merveille pour habiller des mélodies fortement inspirées des musiques traditionnelles d'Europe Centrale, servant de tremplin à des improvisations très ouvertes où les multiples possibilités des instruments sont exploitées : ainsi le violoncelle explore les harmoniques, peut se faire percussions, et les clarinettes basse passent par des feulements sensuels et des effets de slap rythmiques, d'un son grave très chaleureux à des rugissements aigus. La clarinette virevoltante n'est pas en reste, souffle continu et instrument séparé en deux morceaux joués simultanément par Sylvain Kassap en témoignent. Mais si tous ces effets atypiques nous dépaysent, c'est pour mieux nous entraîner dans un univers où les "racines" donnent sens à de superbes thèmes gorgés d'émotion, aux rythmes souvent marqués par les balancements de Nils Kassap.

Les titres de morceaux, écrits par les trois musiciens, témoignent de ces ailleurs réels ou imaginaires : Karagöz, Nagori, Kimsin, Tao Pao, Nepdalok, ou encore Nakhitchevan ( composition de Chamitchian ). La maîtrise technique de haut vol permet toutes les explorations, et le mariage des sonorités fait merveille. Si l'on connaît bien à Charleville-Mézières Sylvain Kassap (son premier passage date de 1991!, et on l'a revu en 1998 puis 2003 pour l'hommage à Robert Wyatt), on a découvert avec plaisir son fils Nils qui affirme sa propre personnalité sur les mêmes instruments que son père, et le violoncelliste Anil Eraslan qui a su trouver sa juste place parmi les anches, et nous gratifia de superbes passages en solo.

Alors bravo les gars, ce n'était pas évident de pallier l'absence d'un contrebassiste, surtout de la valeur de Claude Tchamitchian à qui nous souhaitons un prompt rétablissement, mais ce concert fut une belle réussite qui a ravi la centaine de spectateurs présents.

Patrice Boyer

 

photos André Henrot

photo André Henrot


photo André Henrot

photo André Henrot


photo André Henrot

photo André Henrot

photo André Henrot

photo André Henrot

photo André Henrot
 

photo André Henrot
 
photos Philippe Hocquet








photos Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel


photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

photo Dominique Rieffel

 

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