Mardi 11 octobre 2011

Auditorium du C.R.D.
CHARLEVILLE-MEZIERES

Pascal Schumacher Quartet


photo Dominique Rieffel

Pascal Schumacher : vibraphone

Franz Von Chossy : piano

Christophe Devisscher : contrebasse

Jens Düppe : batterie

 

Pascal Schumacher Quartet

 Les vibraphonistes ne sont pas si nombreux que cela dans le monde du jazz. Nous avions déjà accueilli à Charleville-Mézières  Franck Tortiller à la tête de l’ONJ, et David Patrois à deux reprises, mais c’était la première fois que l’on recevait cette formule, à savoir un quartet vibraphone/piano/contrebasse /batterie.
L’association vibra/piano fonctionne à merveille, mais on était là bien loin du duo Burton/Corea, où les deux protagonistes alternent les chorus virtuoses et acrobatiques.
Tout d’abord, il s’agit d’un groupe, soudé, dont les membres participent à un son d’ensemble. Le vibraphone est bien sûr mis en avant, et le pianiste joue parfois avec des sons étouffés pour mieux trancher avec le son cristallin du vibraphone, et encore plus du xylophone parfois utilisé lors de l’exposé des thèmes. Il n’y a pas systématiquement ce défilé de chorus de tous les musiciens qui est trop souvent la marque du jazz. Ici lorsqu’un instrument développe un chorus, c’est souvent pour se mettre au service d’une composition. D’ailleurs, il m’a semblé que c’était souvent lors d’un un morceau composé par ce soliste. Car tous sont ici compositeurs. On remarquera le très énergique « Elmarno », composé lors d’un séjour en Australie par le contrebassiste Christophe Devissher, lequel propose ensuite « A fischerman’s tale » , morceau au cours duquel  Pascal Schumacher  crée un climat envoûtant en frottant les lames de son vibra avec un archet.  Le batteur Jens Düppe introduit sa composition « 30 little jelly beans » avec un chorus flirtant avec le silence, légers bruissements  de cymbales se mêlant subtilement aux frottis des peaux. Ce qui ne l’empêche de monter en puissance en compagnie de la basse  quelque temps après. Du pianiste Franz Von Chossy, on retiendra  surtout  Metamorphosis », long morceau remarquablement construit  sur lequel piano et vibra mêlent délicieusement leurs voix.  ( notons que le pianiste est beaucoup plus volubile sur les titres de  « Pendulum », son très bel album enregistré en 2009 sur le label Et'ceteraNow.) Enfin, Pascal Shumacher évoque avec « Seven Fountains » son village luxembourgeois,  interprête entre autres compositions « Bang My Can » , le morceau titre du récent enregistrement du quartet. En rappel,  le groupe reprend « Sing », du groupe pop écossais Travis, et « Personal Legend », tiré du cd éponyme du vibraphoniste. Sa virtuosité aux mailloches est évidente, mais comme ses trois compagnons, il préfère la mettre au service des compositions plutôt que d’en faire une vaine démonstration.
On l’aura compris, les très brillants musiciens de ce quartet sont aussi d’excellents compositeurs, et le répertoire mêle habilement les influences jazz et pop à celle peut-être moins détectable du compositeur Steve Reich. De plus, leur présence très sympathique sur scène conquiert le public, qui les a d’ailleurs rappelés par deux fois.
Quelques jours après, samedi 15 octobre, Pascal Schumacher était de retour sur la scène de l’auditorium pour une masterclasse qui a ravi les élèves de la classe de percussions du CRD. ( voir compte-rendu )

Patrice Boyer

Photos de Dominique Rieffel












Photos de la balance par Michel Renaux
















Photos du concert par Jean-Marc Adams

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