Jeudi 20 Mai 2010

Auditorium de l'ENMD
CHARLEVILLE-MEZIERES

ELINA DUNI QUARTET


photo Jean-Marc Adams

Elina Duni : chant
Colin Vallon :
piano
Pat Moret : contrebasse
Norbert Pfammatte :
batterie


 

Elina Duni présentait les chansons de son nouvel ( et très réussi ) album, plus une ou deux reprises du précédant. Tous les morceaux sont des adaptations de thèmes du répertoire traditionnel des Balkans : Albanie bien sûr, mais aussi Roumanie, Kossovo, Grèce, Turquie, Bulgarie... Même les morceaux les plus rythmés sont empreints du pathos typique de cette région : les textes, présentés par Elina dans un français parfait pourraient sembler désespérés s'il ne possédaient pas cet humour lucide concernant la vie, l'amour, la mort... Ainsi le morceau titre de l'album "Lume, Lume" se termine-t-il par "L'un vient au monde, l'autre meurt, celui qui est né va souffrir, celui qui est mort va pourrir ." Ceci étant dit, aucune tristesse dans cette musique mais de l'émotion et du rythme, portés par la très belle voix d'Elina.
Et le jazz, dans tout ça? Eh bien, il est bien présent, dans les arrangements, dans la liberté que s'accordent les musiciens, dans le phrasé d'Elina, les chorus de Colin Vallon et du bassiste Pat Moret, remplaçant au pied levé Bänz Oester, retenu en Suisse par un impératif de dernière minute.
Et l'on apprécie encore une fois la manière dont Colin Vallon (qui nous avait offert un très beau concert en trio en novembre dernier), installe des climats en produisant avec son piano préparé des sons étranges, parfois façon cymbalum, parfois d'étranges vibrations de cordes un peu "space". Il joue avec beaucoup de retenue, comme pour suspendre ses phrases, ( oh temps suspends ton vol... ) Lorsqu'enfin il se lâche, il peut libérer son énergie en martelant des rytmes dans les bas/medium, brasser des harmonies toujours très recherchées, ou lancer dans les aigus des ornementations au phrasé incisif. ( Le troisième album du Colin Vallon trio vient d'être enregistré pour le label ECM, on attend sa sortie avec impatience ).
Le batteur Norbert Pfammatter peui se montrer fin et discret, mais aussi jouer avec puissance les rythmes complexes typiques de l'Europe Centrale. Pat Moret procure une assise sobre, et le beau son boisé de sa contrebasse est toujours un régal.
Entourée de tels musiciens, Elina Duni peut donner la pleine mesure de son talent, distillant les émotions, se permettant quelques improvisations aussi éloignées des pratiques des musiques traditionnelles que du scat des jazzwomen. Sa très belle voix, puissante et expressive procure à cette musique ce qui manque souvent cruellement à d'autres : un supplément d'âme.

On est étonné d'entendre en rappel "River Man", poignante chanson de Nick Drake, à priori à l'opposé du reste du récital, mais encore une fois, l'émotion est palpable, et on se réjouit de découvrir cette reprise très réussie qui prouve qu' Elina Duni se joue des frontières, qu'elles soient entre les pays ou entre les genres musicaux.

Patrice Boyer

Photos du concert par Jean-Marc Adams
autres photos de J.M. Adams sur son site


photo Jean-Marc Adams

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Photos de la balance et portraits d'Elina Duni par Michel Renaux

photo Michel Renaux

photo Michel Renaux

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photo Michel Renaux

photo Michel Renaux

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photo Michel Renaux


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