Co-production
Charleville Action Jazz /
Théâtre de Charleville-Mézières.

 


Réservations:
03 24 32 44 50

tarif des entrées:


Samedi 14 Octobre 2006

Théâtre

DAVID MURRAY Quartet

U.S.A.

David Murray :
saxophone ténor, clarinette basse

Lafayette Gilchrist : piano

Jaribu Shahid : contrebasse

Renzell Merritt : batterie


discographie de David Murray

A 50 ans, le fondateur du World Saxophone Quartet n'a plus rien à prouver : plus de 250 enregistrements, dont 80 en leader ou co-leader, des collaborations avec les plus grands : Elvin Jones, Mc Coy Tyner, Jack DeJohnette, Max Roach, Don Cherry....
David Murray aurait pu se contenter de sa réputation de saxophoniste généreux aux chorus paroxystiques, aux effets exacerbés, mais il multiplie les projets originaux : rencontre avec des musiciens cubains et guadeloupéens, concerts et enregistrements avec quartet jazz et cordes, spectacle musical sur des textes de Pouchkine....

C'est finalement avec son quartet le plus jazz que David Murray viendra à Charleville, et ce sera l'occasion de se rendre à l'évidence : celui qui fut à ses débuts apparenté au free-jazz porte en lui toute l'histoire du saxophone jazz, avec une référence évidente à des maîtres tels que Coleman Hawkins et Ben Webster, saxophonistes au son ample et charnu, et parfois aussi à l'univers de Duke Ellington.

Mais ne vous y trompez pas, si David Murray dévoile plus facilement ses racines (roots) c'est pour pouvoir emmener son chant au plus loin, aux confins de la transe.

En 1991, le critique jazz du New-York Times écrivait : "David Murray est à coup sûr "le soliste le plus imposant apparu ces dix dernières années." Cette puissance est née de la totale immersion de David Murray dans la musique, et de sa conviction que l'on peut découvrir sans fin en soi-même -et musicalement parlant- si l'on continue à aller de l'avant en ne perdant pas de vue ses origines." Nat Hentoff

Ces phrases relevées sur les notes de couverture d'un disque (Black & Black 1991) enregistré en 1991 avec entre autres un Roy Haynes magistral peuvent s'appliquer à toute la carrière de David Murray, mais éclairent particulièrement bien la démarche de ce quartet.



Photo Y. Lenquette.

Biographie

DAVID MURRAY Saxophoniste ténor, clarinettiste basse, compositeur

"Sois Bop et tais-toi!
Impossible pour ce fils de méthodistes, qui retrouve dans l’espace coltranien et les fleurs du mal ayleriennes la figure de nègre spirituel. David a aujourd’hui 45 ans et plus de 220 albums devant lui.
Dans la dernière ligne des années 90 on a parlé de fusion, de world music, voire de panafricanisme à propos de David Murray depuis qu’il a entrepris le voyage à rebours à travers les Caraïbes, les" petites" Amériques, via l’Afrique du Sud et le Sénégal".
Extrait de la biographie de David Murray par Blaise Makossa (2000)

Avant d’aborder ce "voyage à rebours", David Murray a brûlé les étapes de l’histoire du jazz : né à Oakland, il grandit à Berkeley et étudie avec Catherine Murray (organiste et mère de David), Bobby Bradford, Arthur Blythe, Stanley Crouch, Margaret Kohn et bien d’autres jusqu’à son départ du Ponoma College (Los Angeles) pour New York où il s’installe en 1975.
A New York ce sont Cecil Taylor, avec qui il joue, et Dewey Redman qui l’encouragent. Là encore des rencontres, d’hommes et de musiques: Sunny Murray, Anthony Braxton, Oliver Lake, Don Cherry.
Au sein de l'Energy band de Ted Daniels, il travaille avec Hamiett Bluiett, Lester Bowie et Frank Lowe.
En 1976, après une première tournée européenne, David Murray monte un de ses groupes mythiques, le World Saxophone Quartet avec Oliver Lake, Hamiett Bluiett et Julius Hemphill.
Il entre dans une dynamique de créativité intense, enchaînant enregistrements et formations à géométries diverses.
De Jerry Garcia à Max Roach en passant par Randy Weston ou Elvin Jones, David Murray multiplie les rencontres jusque vers 1978, moment où il développe son quartet puis octet et quintet et se consacre à ses propres formations.
Sans pour autant hésiter à se lancer dans d’autres créations puisqu’il fait appel à des cordes (concert au Public Théâtre à New York en 1982), des tambours Ka de Guadeloupe (Créole, 1998), des musiciens et danseurs d’Afrique du Sud (MIBizo, 1998), fruits de ses nombreux voyages.
Les récompenses de David Murray incluent: un Grammy pour Blues for Coltrane, 1988, un Guggenheim Fellowship, le Bird Award, le Danish Jazz Par Prize, le Ralph J. Simon Rex Award. Il a été nommé Personnalité du Guiness Jazz Festival (1994), Musicien de la décennie (1980) par le Village Voice et Musicien de l'année par le New York Newsday in 1992.
Deux documentaires ont été réalisés sur sa vie, "Speaking in Tongues" (1982) et "Jazzman" qui a été nominé au Festival du Film de Baltimore en 1999.

 

New York Times:

David MURRAY Quartet

"David Murray Quartet est un des meilleurs groupes à s'être produit au Village Vanguard durant les années 80-90. Aujourd'hui David Murray accompagné de trois musiciens accomplis, y combine son "hard swing" avec un son exceptionnel, des idées mélodiques originales et cette approche non conventionnelle qui a forgé sa réputation.

Dans ce contexte, David Murray est capable d'explorer toutes les directions avec une totale confiance en ses musiciens capables d'effectuer toutes les transitions avec une complète maîtrise. Il n'y a pas d'hésitation, de faiblesse ou de peur. On peut entendre David Murray à son apogée et l'écouter tester ses capacités à l'intérieur d'un groupe autorisant une liberté d'expression totale.
Si quelqu'un apprécie la musique et le jeu de David Murray, il n'y a pas de meilleur moyen d'écouter ces deux éléments que quand, emplis d'une force intérieur, ils sont portés par la maîtrise de ce quartet."
Stanley Crouch

Jazz Magazine :

"Indispensable David Murray qui sait rendre en un chorus, parfois en une phrase, tout le lyrisme du jazz. On dit souvent qu'en lui se joignent Hawkins et Ayler- et aussi Archie Shepp, Don Byas, Gene Ammons, etc… C'est bien plus que cela : dans le chant unique de David Murray s'entendent Armstrong, Eric Dolphy, Roswell Rudd… Cette faculté de rassembler en soi toutes les voix de l'histoire le met à l'aise en toutes circonstances….Il arrive que cette aisance soit perçue comme de la facilité. Il est vrai que le saxophoniste n'est pas comptable de sa générosité et qu'entre l'Italie (Black Saints ) et le Japon (DIW) , sa production prend des allures de raz de marée. Mais comment pourrait-on donner en excès quand on est inépuisable ? Pour être pléthorique, la parole de Murray n'en est pas moins essentielle…" Patrick Williams

 

LA PRESSE:

 

 

 

photo Enrique De La UZ

 

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Les Inrock.com:

David Murray 4tet & Strings "Waltz Again"

"Après avoir été révélé à la fin des seventies par le courant post-free, David Murray aurait pu se reposer sur ses lauriers.
Au lieu de ça, il n’a jamais cessé de se renouveler et de faire fructifier l’héritage de ses pairs.
Parmi ses projets, ce colosse de 50 ans n’avait jamais abandonné l’idée d’enregistrer avec des cordes.
Depuis les années 80, il avait d’ailleurs acquis une grande expérience dans ce domaine, par le biais d’hommages à Coleman Hawkins, Ben Webster ou Duke Ellington. L’an dernier, à Banlieues Bleues, il s’était même attelé à Pouchkine, au cours d’une suite pour orchestre à cordes et quartet de jazz que l’on retrouve ici en partie, jouée en studio et augmentée d’autres morceaux.
Waltz Again s’intègre donc à une tradition remontant encore plus loin que Charlie Parker, conceptualisée à une époque sous le nom de Third Stream. Comme chez ses maîtres, l’équilibre entre masse orchestrale et improvisations est parfait.
Dédié à son père récemment décédé, ce mélange de pièces à la dramaturgie sombre et de ballades romantiques procure une impression globale de grande sérénité."
Philippe Robert

Jazzman :

"La première grâce de cette musique est de ne pas être revivaliste, alors qu'elle est bourrée d'hommages. Le grain du saxophone ténor est généreux, charnu. Le son bluesy, presque canaille, s'adosse à des mélodies affirmées et à des riffs solides. Mais on va bien au-delà la tradition : progressivement, sans rupture, Murray monte dans la tessiture de l'instrument, et parcourt le suraigu, généralement réservé au cri et à la convulsion. On voit là le talent du musicien : ces fulgurances sont toujours mélodiques, toujours liées au thème et inversement, les phrases les plus simples sont toujours une braise vibrante…"
Yvan Amar